Porter plainte contre un Collègue n’est ni anodin, ni agréable. Voici pourquoi j’en suis arrivé là.
Celles et ceux qui me connaissent savent que je suis un homme de consensus, de dialogue et attachant beaucoup d’importance au respect mutuel. Parfois trop même, selon certains.
Mais cela ne veut pas dire qu’il faut tout accepter et que l’on peut raconter tout et n’importe quoi. Surtout quand cela peut nuire à d’autres qui mettent toute leur énergie à bien gérer le Corps de la Zone de Police avec humanité, créativité et un sens profond des responsabilités. Ce qui est d’autant plus méritant dans la situation actuelle de la Zone.
Oui, j’affirme que l’équipe dirigeante de la Zone met actuellement tout en œuvre pour que le Corps fonctionne bien et pour que le service au citoyen soit parfaitement assuré, tout en répondant aux exigences budgétaires qui imposent des choix et des économies indispensables. Être responsable, c’est cela aussi.
Le rôle du Collège de Police, constitué des Bourgmestres de Verviers, Dison, Pepinster, est de créer les conditions pour que ces responsabilités puissent être exercées de façon optimale. Il y va de l’intérêt des membres du Corps de Police comme des citoyens des trois communes, souvent préoccupés par les questions de sécurité; ce qui est parfaitement légitime. Cela implique que les trois Bourgmestres fonctionnent de manière collégiale, faisant valoir leurs points de vue, mais chacun acceptant, le cas échéant, de se rallier à la position majoritaire.
Le Collège de Police tient ses débats dans la confidentialité, ce qui permet à chacun de s’exprimer avec confiance et vérité, même si les sujets sont parfois délicats. Notamment lorsqu’il s’agit de personnes. Le Bourgmestre de Dison ne s’inscrit plus du tout dans cette logique légale et démocratique.
Le Bourgmestre de Dison a trahi à plusieurs reprises ces derniers mois ce principe fondamental. Il a rendu public plusieurs discussions qui se sont tenues au Collège et les a médiatisées, tantôt par communiqué de presse, tantôt par conférence de presse, tantôt via le site officiel de la Commune de Dison (www.dison.be) sur lequel, qui plus est, il a rendu public des échanges de courriers impliquant la plus stricte confidentialité, et ce sans l’accord des intéressés. Cette manière d’agir nuit gravement à la sérénité nécessaire au bon fonctionnement de la zone.
A l’instar de mon collègue Bourgmestre de Pepinster, je déplore la situation depuis de nombreux mois, et manifestement toutes les mises au point et les tentatives « de calmer le jeu » se sont avérées vaines. Nous, responsables politiques, devons avoir valeur d’exemple dans nos comportements.
Le Ministre qui exerce la tutelle sur les pouvoirs locaux, contacté à plusieurs reprises par mon Collègue pepin et moi-même, estime que cette question n’entre pas strictement dans le champ de ses compétences. Nous le respectons.
Aujourd’hui, alors que la Zone de police a plus que jamais besoin de sérénité et d’espoir pour des lendemains meilleurs, j’estime qu’il est de mon devoir de Président de mettre fin à ce que je considère comme des guéguerres politiciennes, pour ne pas dire des disputes de cour de récréation indignes de la fonction de Bourgmestre. La Zone de Police et chacun de ses membres, mais aussi les citoyens de nos trois communes, méritent vraiment mieux que ça.
C’est dans ce contexte que j’ai malheureusement estimé ne plus avoir d’autre choix que de déposer plainte à l’encontre de mon Collègue Bourgmestre de Dison pour violation du secret professionnel, sur base de l’article 458 du Code pénal. Ma nature n’est certainement pas d’agresser et je regrette d’avoir à en arriver là. À la justice maintenant d’y apporter la suite qu’elle estimera devoir donner.
Personnellement, et avec toutes celles et ceux qui le veulent comme moi, je continue plus que jamais à mettre toute mon énergie pour permettre à la zone de Police de bien fonctionner et d’aller de l’avant.
Marc Elsen
Président de la Zone de Police Vesdre et Bourgmestre de Verviers