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Ce week-end, quelques jours après l’annulation de la conférence organisée par le Mouvement Réformateur sur le thème « Comment lutter contre le terrorisme et le radicalisme ? », beaucoup de commentaires m’ont interpelé.

Des citoyens m’ont fait part de leur incompréhension, de leurs doutes quant aux intentions, quant aux motifs d’annulation, de leurs regrets de voir ainsi supprimée une occasion de débat… Des commentaires venant de personnes très diverses : jeunes, moins jeunes, citoyens « ordinaires » comme responsables d’organisations ou d’associations très variées.

Il m’est donc nécessaire d’apporter quelques précisions afin d’éviter toute équivoque.

La décision d’annuler, ou plutôt de reporter, la conférence du mercredi 3 juin a été prise par les organisateurs dans l’après-midi suite à une réunion de concertation entre les responsables de la Zone de Police, l’organisateur – Freddy Breuwer, chef de file du MR verviétois – et moi-même qui, en tant que Bourgmestre, suis légalement le premier responsable de la sécurité des citoyens, et par ailleurs Président de la Zone de Police Vesdre.

Lors de cette réunion, plusieurs points ont été soulevés. En voici un condensé :

  • Une dizaine de jours avant la date de l’événement, l’OCAM (L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace) avait placé cette conférence au niveau 3 (sur une échelle de risque de 4) ; des renforts policiers avaient d’ailleurs été prévus pour que cette conférence puisse avoir lieu.
  • La parution d’un article dans la DH le jour-même de la conférence, intitulé « Scandale à Verviers: ils sabrent le champagne sur les cadavres des terroristes », mais également le fait que le niveau de menace du Palais de Justice de Verviers ait été relevé (de 2 à 3) ont incité le Centre de crise fédéral à insister auprès des responsables de la Zone de Police Vesdre sur le risque encouru par cette conférence, et à tenir compte de ces éléments dans l’analyse.

Etant donné les éléments sur la table et le climat entourant l’événement, et après discussion, les organisateurs ont donc pris la sage décision de reporter la conférence-débat.

Le report a d’ailleurs fait l’objet d’un communiqué de presse envoyé dans la foulée de cette réunion, par le Mouvement Réformateur, intitulé « Menace terroriste : le Centre Jean Gol reporte une conférence-débat ». Impossible d’être plus clair.

Ainsi, dans ce dossier, je n’ai pas posé le moindre acte administratif visant à une interdiction. Je suis donc extrêmement serein par rapport à la volonté affichée de Monsieur Claude Moniquet, « l’expert » invité à la conférence par le MR, d’intenter une action devant le Conseil d’Etat contre une décision que je n’ai jamais dû prendre. De plus, je m’étonne maintenant que le Mouvement Réformateur, en conférence de presse, s’interroge sur les suites à donner à une annulation… qu’il a lui-même décidée.

Dernière précision utile : ce n’est absolument pas le territoire verviétois qui s’est trouvé en niveau 3 de risque, et donc il n’a jamais été question de considérer Verviers comme présentant un risque, comme cela avait été le cas en janvier dernier !  Evitons les amalgames douteux qui ne servent en aucune manière l’intérêt de Verviers ni de sa population.

En tant que Bourgmestre, je reste plus que jamais attaché au débat public et veillerai toujours personnellement à ce qu’il soit préservé, de même que la sécurité de chaque citoyen.

Marc Elsen, Bourgmestre de Verviers.